Joseph Fourier

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Jean Baptiste Joseph FOURIER est plus qu’une personnalité marquante de l’histoire d’Auxerre. C’est avant tout un grand scientifique, un mathématicien et un physicien hors norme dont les travaux ont permis des avancées majeures.

Né à Auxerre le 21 mars 1768, Joseph Fourier est orphelin à dix ans. Il est alors pris en charge par l’organiste de la cathédrale d’Auxerre, qui le fait entrer dans son pensionnat. Remarqué et recommandé par l’évêque d’Auxerre pour ses excellents résultats scolaires, Joseph Fourier intègre l’école militaire d’Auxerre. Comme beaucoup d’orphelins peu fortunés, il est alors destiné à entrer dans les ordres. Mais le jeune Fourier se passionne pour les sciences. Elève brillant, il est promu professeur dès l’âge de seize ans.

plaque_fourierJoseph Fourier participe à la Révolution française et échappe même de peu à la guillotine en 1794. Il peut alors entrer à l’Ecole Normale Supérieure qui vient d’être créée, l’une des plus grandes écoles françaises, où il côtoie des professeurs prestigieux et des scientifiques de renom, comme Lagrange, Monge, ou Laplace qui lui cède d’ailleurs sa chaire de professeur à l’Ecole polytechnique en 1797.

Entre 1798 et 1802, il participe à la campagne d’Egypte aux côtés de Napoléon Bonaparte. Secrétaire de l’Institut d’Egypte, il recense les richesses découvertes par les Français. La tombe de Fourier, au cimetière du Père Lachaise à Paris, témoigne de son goût pour l’Egypte. Elle reprend la disposition d’un temple égyptien : le buste de Fourier est dominé par un disque solaire, adulé dans l’Egypte antique. A son retour en France, Fourier est nommé préfet de l’Isère. C’est à Grenoble qu’il livre ses recherches les plus importantes, à Grenoble qu’il fonde une Université qui porte toujours son nom, à Grenoble encore qu’il repère et se lie d’amitié avec Champollion, l’égyptologue qui déchiffre les hiéroglyphes dans les années 1820.

Fourier passe les quinze dernières années de sa vie à Paris où il reçoit les honneurs des milieux scientifiques et buste_fourierculturels. Élu membre de l’Académie des sciences en 1817 puis de l’Académie française en 1826, il poursuit ses travaux et se lie à Sophie Germain, mathématicienne et philosophe française à qui il permet d’être la première femme autorisée à assister aux séances de l’Institut. Une salle du lycée Fourier porte le nom de Sophie Germain et célèbre ainsi l’amitié entre les deux scientifiques.

Joseph Fourier meurt en 1830. Ses travaux sur la propagation de la chaleur ont été décisifs. Ils ont permis de modéliser l’évolution de la température à travers des séries trigonométriques connues sous le nom de séries de Fourier. Ils ouvrent la voie à la modélisation mathématique des phénomènes physiques. Divers hommages ont été rendus à ce grand scientifique français : il fait partie des soixante-douze savants dont le nom est inscrit sur la tour Eiffel : un cratère lunaire porte même son nom depuis 1935.

S. Rauline